Hôpitaux cherchent médecins désespérément – Canal+- Emission Lundi Investigation / Avril 2007

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Enquête et Réalisation
Sylvie Chabas

Cadre
Frank Delhens

Montage
Jean Marc Froissart

Production
Agence CAPA

Résumé
À l’hôpital de Lens dans le Nord-Pas-de-Calais, il n’y a qu’un médecin de garde aux urgences de nuit. Ce soir-là, trois accidentés de la route nécessitent toutes les attentions et une cinquantaine de patients attendent dans les couloirs. À Nevers, aux urgences encore, il manque douze médecins sur un effectif de vingt alors que l’activité du service a triplé en quatre ans car les médecins généralistes de la ville et des environs sont trop peu nombreux ou ne se déplacent plus. À l’hôpital de Villefranche-sur-saône, ils ne sont que trois anesthésistes. Ils devraient être sept. L’hôpital n’attire plus les vocations. Les conditions de travail y sont trop lourdes et trop risquées, les jeunes médecins se dirigent aujourd’hui vers le privé, plus rémunérateur.  Et quand les médecins sont là, ce sont les infirmières qui manquent. À Gonesse dans le Val d’Oise, l’hôpital fait appel aux infirmières polonaises. Beaucoup d’entre elles ne parlent pas un mot de français mais sans elles, le service gériatrie aurait fermé.
Comment les établissements hospitaliers affrontent-ils  aujourd’hui  cette pénurie ? Comment les directeurs d’hôpitaux parviennent-ils à remplir les tableaux de garde pour ne pas fermer leur service d’urgence, leur bloc opératoire ?
Ils font appel à des médecins intérimaires, des médecins qui ont choisi de se placer dans ce créneau très lucratif qu’est l’intérim, pour doubler leur salaire. Un surcoût considérable pour les hôpitaux, une pratique qui conduit les chefs d’établissement à l’illégalité.
Ces derniers mandatent à prix d’or des chasseurs de tête qui vont recruter des médecins dans les pays d’Europe de l’est.
Selon le rapport Berland de 2005, près de 5700 postes de médecins sont vacants aujourd’hui dans les hôpitaux français.
Cette pénurie que beaucoup de centres hospitaliers français subissent n’est rien comparée à ce que nous nous apprêtons à vivre. Le pire est devant nous. On parle d’un choc démographique considérable. Les nouveaux médecins formés ne combleront pas les départs à la retraite qui se profilent. Il y aura dix pour cent de médecins en moins chaque année et cela pour les quinze ans qui viennent.
Comment remédier à cette catastrophe annoncée ? Imposer la répartition des médecins sur le territoire : une réforme très difficile à faire adopter par les pouvoirs publics. En attendant, qui nous soignera demain à l’hôpital public ?

 

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