Profession : Acteurs de compléments TF1 Reportage / Avril 1992

Réalisation
Sylvie Chabas
Cadre
Daniel Brosset
Montage
Emanuelle Perez
Production
Taxi Production

RÉSUMÉ

Ils ont été les ombres des grands acteurs. Ils ont travaillé sur les grandes productions des années 50 qui employaient jusqu’à 3 000 figurants pour une semaine de tournage. Ils ont été pompiers, manifestants, policiers, facteurs, passants, ouvriers au comptoir d’un bar sirotant un café à côté de Gabin ou de Delon. Ils rêvaient tous de se retrouver à la place de ces stars. Ils savent tout faire, ces figurants qui un jour ou l’autre de leur vie se sont imaginés en haut de l’affiche. Tous, ou presque étaient inscrits dans les fichiers de l’ORTF puis de la SFP, les grandes machines à fictions. Quand l’un d’entre eux apprenaient qu’un casting se montait , il en avertissait tous ses camarades.  » A l’époque, disent-ils, il existait un véritable sens de la solidarité. C’est le bouche à oreille qui nous faisait travailler.  » Les choses ont bien changé. Le cinéma a évolué . Il emploie de moins en moins de figurants. Ces acteurs méconnus, ces figurants professionnels doivent donc remuer ciel et terre pour obtenir péniblement leurs fameuses 5O7 heures de travail dans l’année, minimum requis pour prétendre aux allocations chômage du spectacle . C’est la course au cachet,  » le chacun pour soi ». La concurrence est féroce. La nouvelle génération de figurants travaille elle, aussi bien dans la pub, la mode, la photo tout en poursuivant des études. Entre deux « petits boulots », ils se proposent dans les fichiers de la figuration . Rien à voir avec les professionnels qui ne vivent que de leur « art ». Ils ont plus de 45 ans, certains arrivent à l’âge de la retraite et continuent malgré tout de faire une « silhouette » par ci par là. D’autres ont toute une collection d’accessoires et de costumes qui va de la tenue de pompier au smoking 3 pièces. Ils trimballent leurs valises d’accessoires ou leur caniche savant de production en production . Ils ont toujours considéré la figuration comme le tremplin indispensable qui devait les propulser vers une grande carrière. Ils sont allés de désillusions en frustrations mais ils ne veulent pas décrocher même à l’âge de la retraite. L’accès au studio de tournage leur permet de gôuter cette atmosphère du grand cinéma qui a subsisté jusqu’à la fin des années 70. Ils n’ont pas perdu leurs illusions , certains revendiquent à demi-mot le statut d’artiste. Il n’empêche que tous sont marqué par leurs déboires et leur lassitude est perceptible même chez les plus dynamiques. A travers différents portraits, en s’attachant aux souvenirs et à la vie quotidienne de chacun, ce film montre la réalité de ce métier ingrat qu’est la figuration professionnelle .

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